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VISITE DU CAMP DE ROYALLIEU

, par ALLIOUI YASMINE

Cette année, nous proposons à 49 élèves de participer à un voyage mémoriel, véritable périple qui va nous emmener de Saint-Quentin à Berlin, Varsovie, Cracovie et Prague. Ce voyage a pour ambition d’être un voyage d’études et nous souhaitons vivement que les participants ne se trouvent pas sur les lieux d’histoire sans préparation. C’est pourquoi nous avons organisé un déplacement le mercredi 11 janvier à Compiègne afin d’y visiter le camp d’internement.
La caserne militaire de Royallieu, créée en 1913, s’étendait jusqu’à 2006 sur 16 hectares. En 1939, elle sert d’hôpital puis, en juin 1940, se transforme en camp où l’armée allemande rassemble des officiers français et britanniques faits prisonniers. En 1941, le "Frontstalag 122" interne des prisonniers politiques et constitue des des réserves d’otages. C’est sur une partie de cet ancien camp, dont 3 bâtiments sur 25 ont été conservés, que le Mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne a été créé.

Dans la mémoire commune des deux guerres mondiales, la ville de Compiègne évoque la signature des armistices de 1918 et de 1940. Hitler avait personnellement tenu à imposer aux Français l’humiliation de reconnaître leur défaite sur le lieu même où, 22 ans plus tôt, ils étaient vainqueurs.

Mais Compiègne a également abrité, sur le site de Royallieu, le seul camp d’internement français placé dès le début sous l’autorité de l’armée allemande. La plupart des 45 000 internés n’y ont fait que transiter, avant de traverser la ville jusqu’à la gare de Compiègne pour être déportés vers les camps nazis. C’est de Compiègne, en mars 1942, que le premier convoi part de France, conduisant un millier de juifs vers Auschwitz-Birkenau. Une trentaine d’autres convois quittent le camp, de 1942 à 1944. Si certains détenus ont pu être libérés, la majorité d’entre eux ont été déportés vers les camps nazis de concentration et d’extermination. Notre guide nous a appris que désormais il ne faut plus parler de camp d’extermination mais plutôt de centres de mise à mort. Peut-être afin de contrecarrer les thèses révisionnistes... Les détenus n’avaient pas plus de place qu’une feuille de papier de format A4 représente, les conditions de leur déportation laissaient malheureusement présager de leur condition de vie une fois arrivés.

La visite du lieu permet également de comprendre comment les Allemands sont passés d’une politique de répression, marquée par les fusillades d’otages, à une politique de déportation, y compris raciale. L’ensemble du site est porteur d’histoire et de mémoire : les bâtiments, le jardin, les arbres, le tunnel. Le parcours historique prend place dans deux anciens bâtiments du camp. l’histoire se raconte sur les murs des 12 salles aménagées dans le respect de la restauration des traces du passé. Les documents d’archives présentés sur le parcours, proviennent des autorités allemandes et françaises ainsi que des internés : lettres manuscrites, documents administratifs, photographies, films et témoignages sonores. Certains élèves ont regretté l’absence d’objets ou meubles qui les auraient aidés à mieux se plonger dans cette époque, mais tous semble t-il ont apprécié la visite. Notre guide nous a expliqué que la muséographie date d’une époque où la tendance était au dénuement afin que le visiteur s’accapare par son imagination des lieux.
Le Mur des noms comporte aujourd’hui 48 233 noms. De plus, ont été ajoutées les dates de naissance des personnes y apparaissant, afin d’éviter toute confusion pour les familles, en cas d’homonymie.
Chacun a cherché sur ce mur la présence de leur patronyme et beaucoup l’ont trouvé...