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Festival du film citoyen 2023

, par Philippe HENRY

Les élèves de TG4 et de THLP participent, en ce printemps, à un projet de débats citoyens, autour de trois films : Métropolis de Fritz Lang (1927), Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau (2010), et Eva de Kike Maillo (2012). Les projections ont eu lieu les 4, 7 et 14 avril 2023 au CGR St-Quentin, dont les élèves remercient chaleureusement l’accueil pour les visionnages et les débats qu’ils ont pu y mener.

Les élèves sous ma houlette (Philippe Henry, professeur de philosophie) et celle de Madame Florie Talguen (professeure d’espagnol), ont préparé des réflexions sur la notion de technique, en philosophie, et sur les rapports entre réalité et fiction, en espagnol. Ainsi ils ont pu visionner, au CGR St-Quentin notre salle partenaire, trois films exceptionnels :

Le film de science-fiction "Métropolis", un célèbre film muet de 1927, dans sa version restaurée et numérisée, qui a été reconstitué à partir de plusieurs bobines de 16mm : cette fiction parle de la différence entre humains et machines. En effet, le réalisateur (Allemand qui sera naturalisé Américain), Fritz Lang, dénonce le capitalisme débridé et autoritariste, d’une part, et les excès de la technique d’autre part. La ville du futur dont il est question est un amas enchevêtré de bâtiments, de ponts, de passerelles (évoquant, notamment, le mythe de la Tour de Babel, où les Hommes durent se diviser et ne plus parler la même langue).

Le message est, en substance, un avertissement donné à l’humanité pour ne pas égaler les dieux, pour ne pas répéter l’hubris du titan Prométhée qui vola le feu et le savoir politique aux dieux, en prétendant les égaler : ni bête, ni dieu, telle est la difficile condition humaine qui nécessite la sagesse - et que les humains, hélas, possèdent rarement !

Ensuite, le film documentaire "Solutions locales pour un désordre global" de Coline Serreau, qui sortit en salles en 2010. Comme l’a brillamment démontré Antonin Batteux, élève de TG4, il y a une dénonciation de la confusion entre agriculture (qui contient le mot "culture", ayant une dimension de soin, d’élévation, d’éducation et de transmission) et industrie productiviste, mécanisée, voire militarisée. D’autre part, ajoute Antonin Batteux, il y est dénoncé l’oubli, ou plutôt la méconnaissance organisée, des traditions, des techniques ancestrales respectueuses de la nature, et qui permettaient l’harmonie entre les humains et leur milieu.

Coline Serreau explore donc des solutions dans de nombreux lieux, en Inde, au Brésil, et en France notamment, pour montrer que rien n’est perdu - si les sociétés prennent conscience que l’agroforesterie pastorale, le bio, le maintien d’une agriculture paysanne ne sont pas seulement un bien pour la planète, mais une condition de possibilité du maintien de conditions acceptables de vie pour les générations futures : suivant en cela Hans Jonas, le message de ce documentaire est de se réveiller, et d’endosser une vraie responsabilité tout à la fois pour l’humanité et pour la planète.

Enfin, les élèves ont apprécié le film très à la page, mélodrame de science-fiction franco-espagnol, en espagnol VOSTFR,"Eva", réalisé par Kike Maillo en 2012.

Ce film rétrofuturiste mêle poésie et anticipation, sentiments contrariés et réflexion poussée sur ce que peut devenir notre futur, lorsqu’on examine les possibilités de la technique (en particulier, en matière de cybernétique et d’intelligence artificielle, I.A.). Les élèves ont apprécié particulièrement la présentation de cet opus pyrénéen par les élèves Léa Wauters de TG4 et Sherilyn Powers de THLP. Le débat qui s’ensuivit fut des plus stimulants pour l’esprit, tou.te.s s’accordant à dire que ce fut l’épisode le plus enthousiasmant du projet. À suivre...